L’origine de ce qu’on appelle aujourd’hui « IAIDO » est indissociable de l’histoire du « ken-jutsu », la technique (jutsu) du sabre (ken).
L’histoire de la « Voie » du sabre est celle de la classe guerrière du Japon, « bushi » (terme générique) et en particulier des Samouraïs (élite guerrière). Au cours des temps et très rapidement le Katana (sabre) devint l’arme la plus noble et la plus prisée de tous les Bu-jutsu (techniques guerrières).
Le sabre fait partie de la symbolique originelle de l’empire du Soleil Levant en tant que l’un des trois attributs impériaux :
Son développement est lié à l’histoire sociale, culturelle et politique du pays. Posséder un sabre était un privilège et très tôt le katana fût considéré comme l’âme même du guerrier.
Dès l’ère de Nara, les recueils historiques officiels, le KOJIKI (712) et le NIHONSHOKI (720) évoquent la pratique de la « voie du sabre » (tachi-gaki, kumi-tachi), dans la formation de la noblesse impériale.
En 1185, la victoire du clan « Minamoto » consacre les « Bushi ». L’âge d’or de ces derniers, donc celui de la voie du sabre commence. Les notions de loyauté, d’honneur, de sacrifice absolu renforcées par l’enseignement austère de bouddhisme Zen, aboutiront à l’incontournable « BUSHIDO » - la voie du guerrier.
La période des « TOKUGAWA » (1603 – 1868) sera pour les guerriers de l’empire une mise au pas. La société japonaise est régie suivant une hiérarchie rigide, au sommet de laquelle se trouvent les « BUSHI » (Samouraï). Cette classe privilégiée sans doute mais sévèrement encadrée et surveillée pour que le pouvoir central soit sauvegardé.
La « PAX TOKUGAWA » détournera l’esprit belliqueux des samouraïs vers des pratiques martiales en dojo, pratiques privilégiant l’esthétique du mouvement et la recherche intérieure à l’heure ou même les duels entre particuliers étaient interdits par la loi. Ce qui explique la survie et le perfectionnement, par des professeurs d’arts martiaux, « Senseï » des arts traditionnels. Les techniques de « Batto-jitsu » et de « Iaï-jitsu » resteront donc vivantes et s’enrichiront de concepts nouveaux, notamment à caractère philosophique, s’approchant des formes encore connues aujourd’hui.
La tradition attribue à HAYASHIZAKI JINSUKE SHIGENOBU (1549 – 1622) la création et l’essor du IAI-JUTSU, ancêtre du IAIDO actuel. Il appela son école de sabre « MUSO RYU BATTO JUTSU ». Cette école eu un impact important car elle avait une orientation décisive vers la spiritualisation d’une technique du sabre à une époque où les Samouraïs désœuvrés cherchaient un nouveau sens à leurs efforts, une nouvelle raison de se dépasser en suivant l’éthique des valeureux guerriers d’autrefois.
Le style intégrait les théories chinoises du « Yin » ou Inn (éléments négatifs) et du « Yang » ou Yo (éléments positifs), ainsi que l’enseignement ZEN du moine TAKUAN (1573-1645), voix de la paix intérieure et de l’accomplissement de soi.
C’est avec lui qu’apparût l’idée d’une finalité autre à la pratique du sabre que son seul usage en tant qu’arme, l’essence du véritable IAIDO actuel.
Avec JINSUKE, l’art déjà connu de tirer le sabre devint une discipline non agressive, d’emploi strictement limité pendant l’éventuel combat : la technique qu’il préconisait devait rester défensive, voire même évoluer vers un principe de non combat, faisant de cette technique un cadre pour la recherche spirituelle du guerrier. L’art de JINSUKE est un chemin permettant à l’homme de cultiver la sérénité en toutes circonstances et de discipliner son ego au point d’obtenir un nouveau degré d’acuité mentale, qui lui fera mieux comprendre le monde visible et invisible. En somme, l ‘ennemi n’est pas au dehors mais en soi.
Comme tous les arts martiaux, le IAÏDO est fait de trois éléments :
Le BUDO doit d’abord rester un incomparable point d’appui autour duquel l’homme soucieux de relever ce défi qu’est la vie doit pouvoir trouver réponse à ses questions en transcendant son ego.
Plus simplement l’étude du IAÏDO s’appuie sur l’apprentissage de techniques indissociable d’un travail intérieur.
Il respecte de nombreux protocoles, notamment celui des saluts, essentiel pour une bonne attitude dans la pratique : Protocole de saluts
L’enseignement comprend trois degrés :
SHODEN
CHUDAN
OKUDEN